Rabbit and Bunny - Again and again !

Je suis avant tout une japonaise, née sur le territoire nippon et ma véritable identité est Suzuna Yumada. Mon nom de famille actuel, Misune, provient de quelques évènements que vous allez suivre maintenant. N'aller pas croire que je suis une voyou en cavale, non ! Ce n'est pas ça du tout...

Pour commencer je suis arrivée sur cette belle Terre, au japon du côté de Kyoto. J'ai grandi et passé une belle enfance dans une famille aisée qui évidemment fut la mienne. Je ne connaissais pas le métier de mon papa, je savais juste qu'il était souvent absent et qu'il me manquait. Mais j'avais au moins ma maman avec qui je passais d'agréables moments, dommage pour papa. Ma Maman était française et m'apprenait sa langue maternelle assez complexe avec tous ces "r". Mais je m'y habituais très vite à parler cette langue, malgré ma maladresse sonore qui me faisait rire. Les années ont passé assez vite, j'étais gâtée par les membres de ma famille, j'avais un bon cercle d'amis de la maternelle au primaire. J'avais tout pour être heureuse, pourtant je sentais comme un manque. Papa.

A partir de mes sept ans environ, je découvrais l'art de la musique. Ma mère qui jouait du piano m'en fit part, mais je m'accrochais tout spécialement à une grande guitare qui faisait presque ma taille. C'était un cadeau d'un de mes oncles, fan de rock et de métal. Elle était magnifique, peinte dans son noir métallisé. Affectionnant cet instrument musical, je grattais sur les cordes tel une professionnelle, suite à plusieurs mois de travail. J'avais dix ans, quand pour la première fois, Papa nous annonça, à moi et Maman que nous partions tous les trois pour un séjour en montagne, dans une résidence familiale au bord d'un lac paisible. Une maison dont les façades en bois rendait la vue agréable. Tout était bien organisé, que ce soit au niveau des meubles ou de la décoration. Un espace de zénitude que nous découvrions, ma mère et moi. Seulement nous deux. Sans Papa encore une fois...

Il nous avait annoncé qu'il avait une urgence avec son boulot. Menteur. Il nous a promis qu'il reviendrait vite. Menteur. Il nous ramènera plein de cadeaux pour se faire pardonner. Menteur. Il planifiera un nouveau voyage où l'on sera que nous trois. Menteur. Il essayera de voir sa fille un peu plus souvent pour la prendre dans ses bras.

- Menteur ! Tu n'es qu'un menteur !

Voilà ce que je lui avais crier en larme, en revenant de notre voyage. Mes nerfs lâchaient, mon amour pour Papa se fracturait. Ce gars n'était qu'un fièvre menteur. J'eus presque regretter mes paroles, quand j'appris que ce fut les dernières que je lui avais adressé avant cet accident. Cette douceur paternelle qui s'envole en un coup et se brise en milles éclats aussi coupant que le verre. Jamais je n'aurais souhaiter connaître ça.

J'avais appris la nouvelle grâce au journaux télévisés du soir, en rentrant de l'école. Ma mère et moi en aurait presque pleuré lorsqu'on nous montra les dégâts de l'avion. Papa était dedans. Papa était vivant.

Vous pensez que cette ordure était morte ? Ah si seulement... Au moins on aurait jamais connu sa nature néfaste et pourrie comme pas d'autre.

Ce fut la première fois que j'entrais dans un hôpital et que je m'en souvienne. L'odeur et l'ambiance y était étrange. La gamine de dix ans que j'étais, restait agrippée au bras de sa mère, gravissant les escalier et montant les étages avec méfiance. Les passants me faisaient peur, je me sentais mal à l'aise dans cet endroit, j'avais envie de m'enfuir en courant, mais il fallait voir Papa. Il fallait savoir s'il allait bien, s'il n'avait rien de cassé, s'il n'avait pas de problème.

Cet enfoiré aurait mieux fait de crever que de rester vivants. Tout allait bien, malgré qu'il avait les idées un peu flou. Il divaguait et sortait des choses incompréhensibles, mais j'hochais quand même la tête, pour lui faire comprendre que je savais ce qu'il disait. Nous restâmes une heure et demi environ à ses côtés avant de devoir le quitter. Ce fut à partir de ce moment là, de cet instant précis que ma vie bascula.

Les quelques jours qui ont suivit notre visite chez Papa, quelqu'un vint toquer à notre porte. Qui sont ces gens ? Ma mère l'ouvrit sur deux individus. Ils étaient noir de peau et porter des vêtement bourgeois, des colliers en or massif pendaient à leur cou, l'un fumait un gros cigare tandis que l'autre retirait proprement se grosses lunettes de soleil. Que nous veulent-t-ils ? Ils parlèrent même pas cinq minutes avec ma mère. Une phrase revenait souvent : "Où se trouve votre mari, M. Yumada ?" Maman approuva le contraire, il était dans l'incapacité de pouvoir se déplacer. Les deux hommes affichèrent une mine dure et sérieuse, avant de revêtir leurs chapeaux digne des anciens gangsters.

- Bon, bah dîtes à Yumada que je ne veux plus de ces produits, au revoir.

Une semaine passa, Papa était enfin rentré de l'hôpital. Pour une fois on dînait tous les trois, rien que nous trois. Pour une fois on était réunis, pour une fois on discutait ensemble de tout et de rien. Puis ma mère évoqua la visite des deux mystérieux hommes qui étaient passé nous voir. Elle n'avait rien dit à l'hôpital et ne l'avouais que maintenant. Elle décrit les deux étrangers et répéta mot pour mot la phrase que l'un d'entre yeux avait raillait entre ses dents. Papa était très attentif et ne perdait pas le fil. Lorsque Maman eut finit, le visage de Papa se crispa. Avait-il mal ? Son regard devenait sombre. Était-il triste ? Il se leva de sa chaise tout en gueulant des paroles aussi bizarres les unes que les autres. Nous dit-il la vérité ? Il se dirigea vers ma mère et gueula une dernière phrase et qui fit écho dans ma tête. C'était un trafiquant d'arme.

Suite à cela, lorsqu'il apprit qu'il venait de perdre son boulot illégal et fortuné, que l'un de ses plus gros clients venait de le lâcher, il se rua sur ma mère et la frappa avec violence. Je me levais de ma chaise terrifiée. Que dois-je faire ? Pourquoi Papa est-il si faché ? Je n'avais pas encore tout bien compris et les idées confuses s’entremêlaient dans ma tête et j'optais pour le téléphone. Je me jetais sur le combiné et dérocha l'appareil. Il fallait que j'appelle la police. Mon Papa était un criminel, une pourriture, un menteur. J'appuyais à peine sur les touches pour composer le numéros, qu'il laissa Maman sur le carreau pour s'occuper de mon cas. Avait-il deviné qui je voulais appeler ? Il me mit une claque comme je n'en avais jamais reçue, à me dévisser la tête. Le téléphone m'échappa des mains et heurta le sol. Je me tenais la joues, les larmes au yeux. Mon Papa venait de me frapper. Mon Papa me détestait. Il me prit par le col et me souleva du sol, il s'apprêter à me ruer de coups, mais Maman était là. Elle frappa de toutes ces forces avec ce qu'il semblait être un vase. L'objet éclata lorsqu'elle toucha la tête de Papa. Assommé, il fut contraint de me lâcher pour s'étaler par terre, moi avec. Maman prit le téléphone et continua ce que j'avais commençais. Des lumières bleutées finirent par apparaître au fenêtre, la police était enfin présente.

Le juge tapa de son marteau. Le jugement était tombé. Mon père allait en prison. Maman complètement submergée par les évènements demanda le divorce, je pris alors son nom de jeune fille, Misune. Elle exigea aussi son retour en France. J'avais onze ans quand le grand déménagement eut lieu.

Papa s'enfonça assez vite dans l'oublie de nos souvenirs. Rien que d'évoquer ce mot me mettait mal à l'aise, de ce fait on ne voulait plus parler de cet homme. Ce n'était maintenant qu'un parfait inconnu, qu'on aurait croisé quelque part sans trop y prêter grande attention. Pour réconforter Maman, qui était devenue légèrement dépressive suite à cela, je chantais et jouais de la guitarre ou quelques morceaux maladroits au piano. Elle riait, elle souriait. C'est le principal pour moi. Il fallait se soutenir durant cette dure période. Toutes les deux !

J'eus un peu de mal à m'adapter à ma nouvelle vie dans ce pays, mais l'habitude fait que l'on y arrive toujours. Désormais, moi et Maman nous habitions un bel appartement d'architecte, aussi grand qu'une maison. La vue sur la ville était belle. Je m'y plaisais peu à peu.

J'ai ensuite passé mes quatre années de collège un peu isolée des autres élèves, parce que je me sentais trop différente et eux aussi sûrement. J'étais dans du privée, mais pas en internat. Je me suis toujours demandé ce que ça faisait que de dormir avec d'autres personnes. Vivre en communauté et tout ce qui s'y ramenais. Malgré ma peur de mes premières années en France, elle s'était dissipée au point que la timidité ne m'était plus familière. La joie de mon regard qui avait disparut durant ces quelques années se ranima. J'avais changé, la transition de l'adolescence m'avait complètement changé. J'étais dynamique et souvent joyeuse. J'étais un peu râleuse et rebelle comme la majorité des ados de mon âge, mais je ne m'en prenais jamais à ma mère. Quand à la gastronomie de ce territoire était tellement exquise que le pêché de la gourmandise s'est imprégné en moi. Manger, manger. J'ai bien de la chance de ne pas trop grossir~

Vint enfin les années de lycée. J'avais passé mon année de seconde ainsi que celle de première pas très loin de Maman, mais au final pour le passage en terminal, j'avais décidé de changer d'établissement. Celui nommé Pandora n'était pas mal. Il était un peu loin certes, mais je sentais que je m'y plairais. En plus il avait une certaine renommée assez plaisante à entendre. Je décidais comme ça, par caprice et autorisation de Maman de finir mes années de lycée là-bas. Elle m'avait prévenu que le changement serait difficile, mais cela m'importait peu. Je voulais y aller c'est tout ce qui comptait. Moi qui n'est connu que la voiture et l'avion prendre le train, ça devait être marrant, non ?

T E S T - R P :