think about all the stories we could told. + N A S T A S I A.

Naissance. Banale. En Russie, à la fin du mois de décembre, quand Noël vient de passer et que la neige continue de tomber, de plus en plus fort. Le père de Nastasia est l'ambassadeur de france en Russie, la mère de Nastasia est une simple infirmière. Ils ont déjà quatre enfants, quatre garçons. Chacun a son propre caractère, mais dans les faits, ce sont tous des brutes. Des brutes affectives, certes, mais des brutes quand même. Et Nastasia, toute petite toute fragile, apprend à se défendre et en même temps se fait cajoler par ses frères qui se sont promis de la protéger de tout danger.
Elle menait une vie heureuse ; ses parents l'aimaient et la chérissaient ; ses frères aussi. Ils n'avaient pas de problèmes ; ils mangeaient à leur faim ; vivaient avec le plus de confort possible ; aucun nuage à l'horizon. Elle grandissait et était en parfaite santé ; si on omettait sa peau de porcelaine décidément beaucoup trop sensible. Elle était douée à l'école, elle avait beaucoup d'amies et d'amis. Tout le monde semblait l'apprécier ; rien ne pouvait lui arriver.
Et puis un accident arriva. Ce n'était vraiment pas de chance. C'était un après midi estival, elle s'était aventurée dehors, un châle très fin et léger sur les épaules pour se protéger du soleil. Elle avait 14 ans ce jour là, et ce jour là elle fut au mauvais endroit au moment moment. Dans sa rue, il y avait la maison d'un chasseur. Il gardait son chien de chasse dans son jardin, derrière un épais grillage, car il avait la fâcheuse habitude de mordre tout ce qui lui passait sous les crocs, sauf son maître. Il était vraiment beau ce chien ; et il était derrière le grillage, qu'avait elle à craindre ? Alors, prudente, Nastasia se hissa sur la pointe des pieds pour avoir une meilleure vue sur le jardin de son voisin. Ce qu'elle n'avait pas prévu...
C'est que le chien avait réussi à percer un trou dans le grillage. Il commença à aboyer et elle recula un peu, ses pauvres tympans agressés. Et son sang ne fit qu'un tour quand elle aperçut l'animal hors de sa cage. Elle ne réfléchit pas plus longtemps ; elle se mit à courir aussi vite qu'elle le pu. Mais ce ne fut pas assez pour réussir à distancer l'impressionnante bête, qui lui bondit dessus. Ce fut les cris de la jeune fille qui alertèrent le voisinage.
On fit piquer le chien à peine une semaine plus tard ; tandis que Nastasia était bonne pour passer trois semaines à l'hôpital. Les tissus de son dos étaient déchiquetés ; sa peau mit un moment avant de se reformer. Ne restaient que ces affreuses cicatrices dans le bas de son dos. Elle les gardera sûrement à vie. Elle gardait aussi certains traumatismes ; la peur panique et hystérique qui lui prenait les tripes dès qu'elle entendait un chien japper ; son coeur qui ratait un battement quand elle voyait une grille dans un jardin.
Et puis la vie continuait son cours. Le père de Nastasia était français, il avait une maison en France où la petite famille finit par habiter. Le quatrième frère de la fratrie fut inscrit à Pandora ; il en revint avec une moyenne plus haute et avec beaucoup d'éloges. Pour les parents de Nastasia c'était décidé : leur fille irait étudier là-bas. L'adolescente n'y vit aucun problème : après tout c'était le moment pour s'extérioriser un peu.