E un nuovo alunno di più, un ~

Antonio est né à Sienne un jour d'été, en Italie. Il vécut là-basjusqu'à ses onze ans, puis son père trouva un travail meilleur en France, et Antonio dut vivre un an chez son oncle et sa tante. Plus précisément chez sa cousine Enola, car ses oncles ne sont jamais présents chez eux plus de deux trois jours, ils ont un gros boulot qui les obligent à voyager beaucoup... Du coup, c'était comme si Eno venait habiter chez eux. D'ailleurs, les deux cousins, sitôt qu'ils se retrouvaient, ne se quittaient plus ! Ils sont tous deux enfants uniques, et la solitude leur pesait beaucoup... Ainsi, quand Anto dut redémenager, ce fut un vrai déchirement...

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Le garçon poireautait depuis cinq bonnes minutes devant la porte, réfléchissant en piétinant sur place. Il se passa la main dans les cheveux une dernière fois en inspirant un bon coup, et frappa un petit coup sur la porte avant d'appuyer sur la poignée.

- Eno ? T'es là ?

Il repéra la petite silhouette blonde en boule sous sa couette et entra, refermant doucement la porte derrière lui. Il ne savait pas trop si sa cousine savait déjà tout en détail, ou s'il allait vraiment devoir tout lui dire... Mais Eno est en général une enfant joyeuse, pas du genre à se terrer sous les couvertures pour un oui ou un non... D'autant qu'elle n'aime pas la solitude...
Antonio s'assit doucement sur le bord du lit, et alla poser une main sur une épaule secouée par intervalles de sanglots silencieux.

- Eno...

Un reniflement et un filet de voix s'éleva de sous la couette :

- Ui ?...

Le blondinet soupira. Il ne savait pas trop quwa dire à sa cousine qu'il savait déjà trop accoutumée aux " C'est comme ça, c'est la vie, etc... "

- Je... Je pense que tu sais déjà que je dois... Je déménage... Je suis désolé, mon père migre pour son boulot, et...

Il n'acheva pas. Voilà, il avait dit ce qu'il avait à dire, mais bien sûr, ce n'était pas suffisant. Les parents d'Eno se sont jamais là, et ne pourraient pas la consoler au moment du départ.
La fillette émergea soudain des couvertures et alla coller son front contre le torse de son cousin, le serrant fort dans ses bras, et les larmes continuant de couler.

- J'veux... Pas... J'veux pas que tu partes !...

Antonio soupira à nouveau et posa sa main sur ses cheveux, les caressant doucement :

- Je sais... Mwa non plus.

Ca lui déchirait le coeur, mais il n'avait pas le choix, il devait suivre ses parents...

- Je pars dans deux semaines... Je te promets de t'écrire dès que je serais installé.

Enola décolla son visage de son T-shirt en s'essuyant les yeux, reniflant encore un peu :

- Tu le jures ?...

Le garçon fit un petit sourire et prit la main de sa cousine, la serrant fort :

- Te lo juro, Enola.

La petite fille tenta aussi un sourire, manquant broyer la main d'Antonio et reposa sa joue contre son épaule...

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Antonio tint bien sûr sa promesse et écrivit à Eno sitôt installé, qui ne manqua pas de lui répondre. Ils s'envoyaient ainsi de longues lettres toutes les deux semaines. Malgré la distance, ils savaient tous l'un sur l'autre ( même si Eno ne lui as jamais, au grand jamais, parlé de ses histoires de coeur... ), notamment qu'Anto se faisait peu à peu souffre-douleur dans son nouveau collège...
Le garçon n'en avait parlé à personne sauf Enola, mais deux gamins, l'une au CE1, l'autre en sixième, ne pouvaient pas grand-chose face à un quatrième assez baraqué....
Antonio supporta les insultes, les coups pendant deux ans. Tout ça parce qu'il était Italien, qu'il parlait encore assez mal le Français, et qu'à cause de ça, il n'arrivait pas à se faire d'amis...
Aux récréations, dans les couloirs, il redoublait de ruses pour échapper à son bourreau et ses acolytes...

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- Tiens tiens... Ne serait-ce pas notre petit Antonio Susucre ? ~

Le blondinet serra les dents et les poings avec la terrible envie de répliquer. Mais non. Il devait se calmer, les autres finiront par se calmer et se lasseront... Oui mais ça fait deux ans ! Allait-il devoir supporter encore plus longtemps ?...
Les quatre garçons se rapprochèrent et le plus grand attrapa Antonio par le col, le soulevant carrément de terre.

- Alors ? Il dit rien le Susucre ? Il a trop peur de fondre ?

Un autre renchérit :

- Il peut pas parler, son cerveau est déjà liquéfié !

Et tous de partir de grands rires gras...
Qui moururent dans leur gorge quand le poing d'Antonio se serra davantage et alla frapper la mâchoire de leur chef. Le gars en fut projeté en arrière et lâcha le blondinet qui tomba également en arrière. Se redressant sur un coude, il était prêt à vendre chèrement sa peau quand ses tortionnaires s'égayèrent soudain comme une bande de moineaux...

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- Je suis très déçu par ton attitude, Antonio... Je ne pensais pas que tu étais comme ça...

Le garçon, debout devant son paternel, serrait poings et mâchoire et attendant la fin du chapelet de reproches en fixant le tapis. L'homme, assis derrière son bureau, soupira en agitant du bout des doigts la lettre de renvoi et continua :

- Depuis combien de temps étais-tu comme ça ? Frapper ses camarades...

Antonio ne tint plus et coupa :

- Ce n'est pas vrai !! Ca fait deux ans qu'ils me tapaient, EUX ! Et...

Son père ne le laissa pas finir et lui coupa à son tour en tapant du poing sur le bureau, froissant la lettre :

- Arrêtes ! Ne me coupes pas la parole ! Et ne nies pas, la directrice t'as prise sur le fait.... Ne te fais pas passer pour la victime ou ça va encore plus mal aller pour twa...

La menace était claire. Le jeune garçon se retint de pousser un cri de rage et se dirigea lourdement vers la porte.

- Attends !!

Antonio s'immobilisa, la main sur la poignée, sans pour autant se retourner vers le chef de famille.

- Je t'ai réinscris dans un collège-lycée privé. Je ne leur parlerai pas de cette affaire. On repartira de zéro. Mais je ne veux pas le moindre écart de conduite ou tu finiras ta scolarité en maison de redressement.

Son fils ne dit rien et sortit. Injustice totale !! Pourquwa avait-il frappé ce type ? Il n'avait même pas vu cette fichue directrice, alors que la rage l'étouffait. Résultat, tous le prenait désormais pour un voyou... Sauf Eno.
Le côté positif, c'est qu'il n'aurait plus à craindre la venue de ces racailles. Il parlait maintenant couramment le Français, il n'y avait aucune raison qu'on s'en reprenne à lui...

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Tout repris son cours normal. Suite à sa crise de colère, ses parents lui conseillèrent de canaliser son énergie dans un sport.
a basket, sport d'équipe, plut tout de suite au jeune homme qui s'y investit à fond, et devint sa passion.
Plus tard, quand Eno entra à son tour au lycée, il sauta sur l'occasion et décida de la rejoindre, au Lycée Pandora, en Terminale ES...